Les enjeux de la détection des BMR dans les années à venir
La détection des BMR va devenir un enjeu majeur dans les années à venir, elle fait d’ailleurs l’objet d’un programme national de surveillance. La prévalence des résistances aux antibiotiques est de manière globale en augmentation bien qu’elle varie suivant les mécanismes de résistance impliqués ainsi que selon les pays et leur contexte sanitaire. Ceci est dû principalement au fait qu’il n’y a pas de méthode de détection rapide permettant d’anticiper la mise en place de procédures d’hygiène pour limiter leur transmission.
Les EPC, SARM ou encore des entérocoques résistants à la vancomycine, sont des archétypes des maladies nosocomiales. Il s’agit de bactéries présentes chez certains patients et qui vont être potentiellement disséminées à partir de l’hôpital. Il est donc de la responsabilité des hôpitaux de limiter la dispersion des BMR au sein de leurs locaux afin d’éviter qu’elles ne deviennent communautaires (comme les BLSE).
L’importance d’accélérer la détection des BMR dans la prise en charge des patients
Accélérer la détection des BMR permet de passer plus rapidement à la prise en charge du patient et à l’application de précautions d’hygiène pour limiter au maximum leur transmission. Quand une BMR est détectée, des mesures d’isolement et des protocoles d’hygiène spécifiques vont être mises en place pour le personnel médical et pour les proches.
Dans le cas d’une détection tardive de BMR, un protocole de dépistage est établi. Tous les cas contacts de la période jugée à risque sont appelés pour être dépistés. Sachant qu’il est estimé qu’un individu infecté par une BMR induit en moyenne une trentaine de cas contacts par jour, il peut y avoir assez rapidement plusieurs dizaines de personnes à tester (3 fois sur 3 semaines), ce qui représente un volume de prélèvements conséquent. Ainsi, une détection précoce des BMR protège les patients d’être infectés et réduit la charge de travail du personnel hospitalier.
Des protocoles de suspicion d’infection à une BMR sont maintenant d’usage. Le CHU de Grenoble dépiste systématiquement, tous les patients multi hospitalisés, qui vont subir une intervention chirurgicale et qui reviennent de l’étranger.